Titre : "Le sac à dos de Yaya

 Yaya avait 19 ans quand il a quitté le Mali. Un sac à dos, une photo de sa mère, et un rêve : offrir une vie meilleure à sa famille. Il ne savait pas ce qui l’attendait, mais il savait pourquoi il partait.


De Bamako à Agadez, de la Libye jusqu’à la mer, chaque pas était une prière. Les nuits froides dans le désert, les silences entre les passagers, les larmes cachées... Mais Yaya ne pliait pas. Il pensait à la voix de sa mère :  

*"Bara ka fô an yèrè la, mais n’oublie jamais d’où tu viens."*


Après des mois, il arrive en Europe. Pas de tapis rouge, juste une tente et l’espoir. Il apprend la langue, enchaîne les petits boulots, envoie chaque mois un peu d’argent au village. Un jour, il reçoit une vidéo : sa petite sœur, en uniforme, disant  

— "Merci grand frère."


Il a pleuré ce jour-là. Pas à cause de la douleur. À cause de la fierté. Il avait transformé le poids de son sac à dos en pont pour les siens

*Partie 2* 


Trois ans après son arrivée, Yaya travaille dans un restaurant. Il n’est plus le jeune perdu, mais un homme debout. Il pense retourner au pays, ouvrir un petit commerce, retrouver sa mère.


Mais voilà… il rencontre Aïssata. Une Malienne née ici, forte, douce, aussi fière que lui. Elle lui tend la main, il lui tend son cœur. Ils parlent de futur, de famille, de retour. Mais leur "retour" ne veut pas dire la même chose.


— « Je veux rentrer, construire là-bas. »  

— « Et moi je veux qu’on bâtisse ici. »


Entre deux continents, entre deux amours — celle du pays et celle d’Aïssata — Yaya hésite. Une nuit, il ouvre son sac à dos. La photo de sa mère, usée. Une lettre d’elle tombe :  

*"Mon fils, où que tu sois heureux, je suis avec toi."*


Il comprend alors : son vrai choix, ce n’est pas entre partir ou rester. C’est de faire en sorte que, où qu’il soit, il soit utile. À lui-même, à sa famille, à son amour.


*Et Yaya choisit de rester… mais avec le cœur tourné vers le soleil du village.*


 *A suivre*

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